Entreprendre dans les quartiers  Anje


Créer : le projet et la méthode

2500. C'est le nombre moyen de chutes, évalué par un scientifique américain, que connaîtra un bébé dans son apprentissage de la marche. C'est aussi ce chiffre que cite Abdessamad Baazizi, responsable d'Anje Aquitaine, émanation régionale de l'Association Nationale des Jeunes Entrepreneurs, lorsqu'il envisage l'échec comme un moyen de progrès dans le parcours du jeune créateur d'entreprise.


Retour à ce chaud jeudi de la fin du mois de septembre où un petit groupe attentif se retrouve à la Maison du projet de Bois Fleuri, à Lormont pour une rencontre « Entreprendre dans les Quartiers » organisée par le Social/LAB/.


Abdessamad Baazizi

Abde Baaz


L'invité du jour est Abdessamad Baazizi, responsable d'Anje Aquitaine. Il sera avec lui question du parcours de l'entrepreneur, de la méthodologie de montage du projet, de sa structuration, de marketing, de savoir-être et savoirs-faire. Autant de notions qui pourraient sembler hermétiques si elles n'étaient expliquées et illustrées par un conférencier passionné et vivant qui use de la métaphore comme d'une lampe torche, éclairant les recoins obscurs de la route qui mène de l'idée à la création puis au développement de l'entreprise.


Abdessamad Baazizi met son expérience de chef d'entreprise et son réseau (étaient présents ce soir Alice Sébego, communicante, et Eric Tshitambwe, chef d'entreprise et ancien lauréat du prix Talents des Cités) au service de son propos, invitant au partage d'expériences - heureuses ou pas - et à la discussion après un exposé détaillé des méthodes d'accompagnement à l’entrepreneuriat mises en œuvre par Anje Aquitaine.


Eric Tshitambwe  Ma Minute Zen

Eric Tshitambwe / Ma Minute Zen


L'importance de l'environnement

Et c'est là que s'ouvre le second temps de la soirée. Curieusement, ce ne sont ni la complexité administrative, ni les fameuses «charges patronales », encore moins la pertinence de leur démarche qui interrogent les participants et aspirants entrepreneurs mais plutôt des questions liées à la posture à prendre en face des interlocuteurs. Faut-il être modeste ou sûr de soi ? Faut-il craindre l'échec face aux éventuels financeurs (et on revient à l'image du bébé qui tombe et se relève) ? L’environnement familial est-il un handicap ou une chance ? Abdessamad répond, rassure, passe la parole à ses invités, invite les uns à répondre aux autres. On se dit que tout n'est pas rose, que la création d'entreprise est source d'inquiétudes, pour le porteur comme pour ses proches. Il est aussi dit que l'échec n'est qu'une étape vers le succès et que ce n'est pas un lieu commun mais un constat partagé par tous les témoins. On se dit enfin que même si le chemin est rude et long, le voyage comporte aussi de beaux moments et de grandes satisfactions. Surtout celle, lorsqu'on vient des quartiers dits sensibles, de faire mentir les augures et d'affirmer au monde qu'ici aussi, on sait inventer et créer, même des entreprises.


Alice Sebego  Com
Alice Sebego / Com'aMalice